1. |
Triste chant
02:58
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Une défaite réciproque dans un ennui banal. On traîne sans gaîté, on cherche sans chercher le bal des catastrophes, la lune pleine ou l’orage. Comme un feu de flammes, on brûle d’envie d’exploser.
Tristes chants sous la bruine pour quelques heures de joie.
Des corps amoureux s’abandonnent pour quelques heures de joie.
Nos âmes troublées rentrent à la maison dans les cieux plombés, noirs comme nos remords. On imagine nos corps parmi les épaves. Les cris du désir nous bercent, nous endorment. On cherchera demain, les stigmates du bonheur.
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2. |
Serpent
02:48
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C'est sur les rives de ma Deûle ou en bordure de ma zone de béton, que j'me suis fait le tour du monde. Aller-retour sans prédestination.
J'décline ma haine aux couleurs de l'automne sur le rond-point de mes obsessions.
T'avais d’la classe sortie d'l'impasse à envoyer du rêve sous les réverbères.
Fini d'prendre cher en portant le poids des mots, lachés pour que j'me sente coupable. Les miens vont loin au pluriel conjugués. Ils fracassent vos portes à coupst d'bélier !
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3. |
Fleurs de sang
03:36
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Il est, des jours sans lumière, dont la somme dissipe les songes.
À la faveur de la haine, nos regards reflètent des ombres.
Abîmes de chair béante, blessures à vif incontinentes.
Des mémoires traînées dans la boue, justifieront des vies à genoux.
Pas de retour à la normale, fleurs de sang sur l’pavé, des fleurs de sang sur l’pavé !
Et ces silences qui rendent sourds, et si l’État m’envoie la Camarde.
À la faveur des palabres, nos cris buteront sur les tours.
Et on dira que la roue tourne, en invoquant le destin.
Au fond vos lumières nous détournent du bruit des bottes, des nuits sans fin.
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4. |
Commune
03:12
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Nihilisme, sors de ce corps ! J’ai vu une flamme derrière tes yeux, dans la mêlée là dehors, pour d’autres lieux, d’autres enjeux. Courir après un idéal mais lesté par le poids du spleen, aviser l’espoir trop frontal, être à l’affût d’un geste, d’un signe.
La clique perd haleine et envoie mourir la morale, quand demain est mort les oraisons résonnent encore.
Les épaules sont voûtées, elles portent tes espoirs de fou, les batailles silencieuses de ton vécu anonyme. Tu as besoin de commun, de foule et d’efforts, de chute des idoles, plus de temps, de confort.
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5. |
Tunnel
02:26
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On retient son souffle dans chaque tunnel. Défi de gosse, la vie nous blesse. Si notre génération a loupé le coche, on peut pas croire que ça se fera sans nous. À trop serrer les poings et vouloir dépasser le sentiment qu'on va rester coincé. Quand arrivé à la moitié, faut avancer, ne plus reculer.
Ya des tunnels dans toutes les villes et des passerelles qui se dessinent.
Ya des tunnels qui mènent au vide et des chemins qui brisent l'ennui.
À bout de souffle sortie d'tunnel, plus rien n's'arrête, la vie de Sisyphe. La vie se poursuit, y a des choses qu'on oublie à force d'hurler dans le vide. À trop serrer les dents, à vouloir s'arrêter, on ne va jamais loin à mater ses pieds.On prend les flaques pour des miroirs, on laisse ses rêves sur l’bord de trottoir.
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6. |
Quai de l'ouest
02:12
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7. |
La route
02:42
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On aiguise nos sourires de manière un peu gauche. On remaquille nos yeux d’un trait trop peu adroit. On oublie pas les proches qui sont partis trop tôt. On se remémore les pleurs et les nuits de sanglots. C’est l’bordel dans ta tête, c’est pas grave nous aussi, quand face à des obstacles t’as envie de tout risquer, de tout réduire en cendres, que même rien ne repousse et d’un dernier soupir, avant la nuit, prendre la route.
Comme nous t’appartiens, à la nuit qui tombe, aux souvenirs qui renaissent et s’baladent dans ces rues. Tu peux pas partir, t’es comme coincé ici. Pourquoi refaire ailleurs ce qui t’as poussé à fuir.
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8. |
Les rats, les cafards
02:26
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Tu veux chanter des hymnes rock et partager tes idées noires, avant que le trouble parte en glauque, en attendant le prochain soir. Comme un besoin de changer de vie sans même savoir où aller. Y a pas le choix, on est ici, bien décidé à y rester.
Il paraît qu’il est tard pour rentrer dans l’histoire.
Maintenant, avec les rats, les cafards !
Faudrait trancher dans le lard de pas mal de relations toxiques. Mieux vaut des fables pour étendards un peu comme Emma Goldman. On finira pt’être fous comme Artaud suicidaires, ou bien fauchés. En attendant on vit en diable, à la belle comme l’a fait Redoine.
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9. |
Danse
03:16
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Oh laisse-moi danser encore un peu, avant que ne sonne l’heure du couvre-feu. Quand nos corps se meuvent et se frôlent, qu’on s’abandonne, en hors-contrôle. On ne sait plus qui l’on touche, les mains, les cuisses ou la bouche. Nous ne faisons plus qu’un seul corps, un monstre hybride narguant l’aurore.
Laisse-moi danser, laisse-moi tourner encore, encore, je sens mon corps vivant. Laisse-moi danser, laisse-moi tourner avant l’aurore, avant la mort.
Je ne sais pas si c’est la transe, ou que nous marquons la cadence, avec ardeur depuis des heures mais je sens comme une clameur monter et monter. La foule est grisée. Le monstre gronde. Bouge le Vieux Monde ! Si la fin est à venir, que l’on puisse alors choisir, quel sera notre trépas. Puissions-nous être hors-la-loi. Danser vers l’épuisement fatal, une danse charnelle et ancestrale, sur le cimetière de vos mensonges. La fièvre monte, elle est profonde !
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10. |
Hors-sol
03:13
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Je sais je casse des choses avec mon regard vague. J’ose plus te parler des roses pour t’épargner les bruits de mon crâne. Je foule de mes pieds tes rêves à chaque son que j’émets. Que faire? C’est pas volontaire ! Cette ville elle avance, me déborde façon Akira.
On mérite mieux que ça, remuer la boue du passé. On a grandi hors-sol des écrans comme soleils car les bennes sont pleines et devront bien brûler !
Tu sais, je comprends vite mais explique-moi longtemps. C’est à tes côtés que j’espère arrêter de me ronger les sangs. Mais je rêve de costards en cendres, et de cravates balayées par le vent. C’est pas nous c’est eux, ils ont tout détruit, nous sommes spectateurs de ce qui fut, qui a fui.
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11. |
On n'y croit pas
03:15
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Comme un cauchemar mais en plus vrai, on n’y croit pas mais c’est bien là. Revenir chez soi et ne plus en sortir. Oser cracher seulement sur sa télé. Ne flipper que quand on est démasqué.e.s. Anxiété, angoisse, absence de projections. Vers demain je piétine, plus rien ne défile.
Ici ça craint, ici ya rien. Rien à faire, rien à déclarer. Une idée qu’j’ai s’rait de respirer. Seulement j’suis pas sûr.e que tu t’en remettrais.
Cherche à tenir, à n’pas devenir fou. Où est la fin ? J’en vois pas l’bout. Renoncer à compter les jours. Oublier le temps passé à l’arrêt. Neige en suspens derrière les fenêtres. Arrêt sur images dans le fil de nos films, visages éclipsés, nos corps ont-ils gelés ?
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12. |
Épiderme
02:41
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T’es pas seul dans ton crâne, tu brûles de mépris, tu rêves de cendres, de balafres, tu fournis plus d’effort, t’as plus du tout envie. Tu sais pas où aller, tu vois que des coupables, en quête de sens, usé de tenter, haï ce monde, t’en veux au monde entier.
Rien ne m’colle à la peau à terre sont brisés tous les masques. Rien qu’un seul épiderme, envenimé de cette époque crasse. Rien qu’un seul épiderme pour lutter contre cette époque crasse.
Ces yeux qui t’estimaient, ne te reconnaissent pas, t’as le derme à vif, tu pars au quart de tour, pas de nuances ni finesse, pas de joie ni d’humour.
Et ces murs qui te parlent, échos des souvenirs, résonnent encore pour un temps, les sons d’un ambitieux avenir. Les idées ont germé, un peu n’importe comment, c’est dur à encaisser, il faut avancer, t’es condamné à rien lâcher.
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